Incarville : vie citoyenne
L'équipe municipale
Le maire et ses adjoint(e)s
MAUGARS Patrick
Maire
GLUTRON Valérie
1ère adjointe
BOUTIN François
2ème adjoint
LE LAY Gloria
3ème adjointe
LEROUX Patrice
4ème adjoint
...ses conseiller(ère)s...
MORISSE Aurélie
Conseillère municipale
LECLANCHER Christel
Conseillère municipale
BOUFFARD Gwenaelle
Conseillère municipale
ISIDORE Delphine
Conseillère municipale
JAOUEN Philippe
Conseiller municipal
BROSSARD Sébastien
Conseiller municipal
HAINE Jean-Marc
Conseiller municipal
LEMARCHAND Alain
Conseiller municipal
VASSEUR Françoise
Conseillère municipale
SEMENT Philippe
Conseiler municipal
Comptes rendus du conseil municipal
Vous trouverez ci-dessous les comptes rendus du conseil municipal.
Commissions
Vie associative
et sportive
Jean-Marc HAINE
Valérie GLUTRON
Gwenaëlle BOUFFARD
Sébastien BROSSARD
Patrice LEROUX
Vie culturelle et
Comité des fêtes
Sébastien BROSSARD
Delphine ISIDORE
Gloria LE LAY
Philippe JAOUEN
Jean-Marc HAINE
Personnel
et administration
Christel LECLANCHER
François BOUTIN
Gloria LE LAY
Valérie GLUTRON
Gwenaëlle BOUFFARD
Urbanisme, Pluih, aménagement et développement durable
Valérie GLUTRON
François BOUTIN
Patrice LEROUX
Françoise VASSEUR
Travaux, sécurité et accessibilité
Patrice LEROUX
François BOUTIN
Valérie GLUTRON
Jean-Marc HAINE
Affaires scolaires
et petite enfance
Gloria LE LAY
Delphine ISIDORE
Christel LECLANCHER
Aurélie MORISSE
Information et communication
Aurélie MORISSE
Christel LECLANCHER
Valérie GLUTRON
Delphine ISIDORE
François BOUTIN
Sébastien BROSSARD
Aide Sociale
Delphine ISIDORE
Sébastien BROSSARD
Jean-Marc HAINE
Philippe JAOUEN
Finances et économie
François BOUTIN
Gloria LE LAY
Françoise VASSEUR
Philippe JAOUEN
L'Incarvillais : journal de la ville
Vous trouverez ci-dessous les numéros de l'incarvillais.
Les derniers travaux réalisés
Création de cédez le passage
Pour la sécurité de tous, le conseil municipal a décidé d’installer des cédez le passage aux intersections de :
-L’impasse de l’église et de la rue Abbé Delamare.
-La rue des framboisiers et de la rue Abbé Delamare.
-La rue de Louviers et l’impasse du Prieuré.
Investissement dans du matériel d'entretien d'espaces verts.
La commune s’est dotée d’un gyrobroyeur et d’une tronçonneuse télescopique afin de réaliser les travaux d’entretiens des espaces verts.
Installation d'un passage piéton lumineux
Afin d’assurer la sécurité des enfants scolarisés et des piétons d’INCARVILLE,
le conseil municipal a installé un passage à détection des piétons.
Celui-ci clignote pour avertir et appeler à la vigilance des conducteurs de la rue Abbé Delamare.
Création d'un terrain de pétanque et de jeux dédiés aux enfants
Début 2022, un endroit dédié aux jeux des enfants ainsi que des bancs et tables de pique-nique sont venus se rajouter au terrain de pétanque crée en 2021.
Ultérieurement, la plantation d’arbres apportera de l’ombre, pour sublimer cet endroit, pour de beaux moments en famille….
Pose de ralentisseurs (12/2020)
Pose de 3 ralentisseurs (Rues d’Épreville / des Coquelicots / de Léry) pour réduire la vitesse.
Réfection des gouttières (11/2020)
Remplacement des gouttières de la salle polyvalente par l’équipe technique avec l’aide bénévole de Mr Leroux, adjoint et ancien couvreur.
Peinture dans la maternelle (08/2020)
Rafraîchissement, par l’équipe technique, des murs extérieurs de l’école maternelle via l’application d’une nouvelle peinture.
Rafraîchissement du primaire (08/2020)
Rafraîchissement, par l’équipe technique, des murs intérieurs abîmés de l’école primaire via l’application d’une nouvelle peinture.
Sécurisation de la Rue de la Forêt (06/2020)
Pose de jardinières en béton sur le trottoir de la Rue de la Forêt pour stopper le stationnement des camions au dépend des riverains.
Histoire
Incarville antique
La création d’Incarville remonterait à l’époque gallo-romaine. Des traces de construction datées de cette période ont été retrouvées lors des fouilles entreprises au moment de la création de l’Autoroute 13. Des aménagements fluviaux autour de l’Eure ont également été recensés (canal de 25 mètres de largeur formant un bras artificiel autour de l’Eure, ou encore quai de 25 mètres de long composé de blocs de craies).
On peut supposer qu’une activité portuaire s’est tenue à Incarville qui a, peut-être, été un point de passage du transit de marchandises à destination d’Evreux, de Dreux ou Chartres. Toutefois, il semblerait que la prospérité commerciale d’Incarville a décliné en même temps que l’Empire romain d’Occident (111 – 476 après J.C).
Incarville au temps des invasions normandes
A l’époque des invasions normandes, et ceux depuis le décès du roi mérovingien Clotaire en 561, Incarville appartient au royaume de Neustrie au même titre qu’une ville comme Paris.
Entre la fin du IXème siècle et le début du Xème siècle, la Neustrie est attaquée à de nombreuses reprises par les Normands. Ce « peuple venant du Nord » est notamment mené par Rollon. C’est à ce dernier que l’on doit le siège de Paris en 910. On peut supposer que le chef scandinave, en remontant la Seine et ses affluents, passa à proximité voire même dans Incarville.
Suite à la défaite des Normands près de Chartres le 20/07/911, Rollon et le roi Charles III le Simple signent, à l’automne 911, le Traité de Saint-Clair-sur-Epte. Cet accord, qui stipule notamment à Rollon de protéger le royaume de Charles III le Simple des invasions normandes, fait d’Incarville une possession normande. Enfin, c’est à ces « hommes du Nord » que l’on doit le nom actuel de notre région : la Normandie.
Incarville en plein Moyen-Âge
Nous retrouvons la trace d’Incarville au début du XIème siècle. C’est en 1023 que ce lieu-dit est cédé par Richard II, duc de Normandie, à l’abbaye de la Trinité de Fécamp. Plus précisément, le duc de Normandie concède aux chanoines de la collégiale la nouvelle Eglise Saint-Pierre. Un droit de haute-justice leur est également confié afin qu’ils puissent régler les conflits entre habitants. Enfin, Richard II donne aux chanoines de Fécamp la baronnie d’Heudebouville à laquelle appartient Incarville.
C’est sous l’égide de l’abbaye de Fécamp que l’on retrouve les premières traces d’appellation de notre commune. Vers 1050, deux noms latins ressortent : GUISCARVILLA (la villa de Guiscard) et WISCARDIVILLA (la villa de Wiscard). Derrière ces deux noms, on retrouverait une seule et même personne : Robert Guiscard (connu également sous les noms de Robert de Hauteville et de Robert Wiscard). Ce célèbre aventurier normand du XIème siècle se serait installé ou aurait installé l’une de ses propriétés à Incarville à cette époque.
De manière certaine, nous savons que Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre et duc de Normandie, offrit certaines de ses terres, dont les Prés d’Incarville, à l’Abbaye de Bonport qu’il fonda en 1190. Il donné aussi, à la même époque, une grande partie de la Forêt de Bord à l’archevêque de Rouen. Enfin, deux faits montrent qu’Incarville a été au cœur de la guerre de Cent Ans (1337 – 1453). Le premier est la reconstruction, aux XVI-XVIIèmes siècles, de l’Eglise Saint-Pierre laissant penser une destruction liée à ce conflit. Le second est la participation, en 1449, du curé d’Incarville, l’abbé Robert Fresmont (ou Fromont), à la rédaction d’un acte de paix entre la France et l’Angleterre. Toutefois, ce texte ne sera jamais ratifié.
Incarville et les temps modernes
Malgré le peu de sources à notre disposition, il est de source sûre que le domaine d’Incarville a connu de multiples propriétaires sur la période allant jusqu’à la Révolution française. Ainsi, en 1593, nous savons que l’abbaye de la Trinité de Fécamp a cédé ce territoire à Thomas de Saldaigne, seigneur de Bardouville. Au XVIIème siècle, c’est Aristarque de Tardieu qui achète ce domaine aux héritiers de Thomas de Saldaigne. Au milieu du XVIIIème siècle, la famille de Tardieu vend Incarville à la famille de Portail.
A la veille de 1789, c’est la famille Le Chéron qui est la propriétaire du domaine d’Incarville. Parmi les membres la composant, ressort le nom de Pierre-Nicolas Le Chéron (1706 – 1757). Il est également connu comme étant le « Père d’Incarville ». Missionnaire jésuite, Pierre-Nicolas Le Chéron est aussi un féru de botanique. C’est cette passion qui l’amène à se rendre au Canada ainsi qu’en Chine où il y reste de 1740 jusqu’à sa mort. Au cours de cette dernière mission, le « Père d’Incarville » devient le correspondant de Bernard de Jussieu, jardinier en chef du Jardin du Roi de Paris. De plus, il parvient à se rapprocher de l’Empereur de Pékin.
Utilisant ses deux contacts, Pierre-Nicolas Le Chéron les convainc de procéder à des échanges de graines et plantes. C’est grâce à ce procédé qu’il introduit, en France, des arbres et plantes chinois comme le Savonnier, l’Ailante glanduleux, le Thuya de Chine ou encore le Sophora Japonica (plusieurs exemplaires de cet arbre ont été envoyés en France en 1751 dont deux d’entre-eux se trouvent, aujourd’hui, dans le Parc du château d’Acquigny). C’est aussi au cours de cette mission que le « Père d’Incarville » fait parvenir, en France, des graines d’une plante chinoise connue actuellement sous le nom de Reine-Marguerite et dont il baptisa une variété « Incarvillée ».
Incarville au moment de la Révolution Industrielle
A la croisée des temps moderne et de notre époque actuelle, une famille a su donner à Incarville une certaine renommée : la famille de Maurey. Originaire de Basse-Normandie, cette famille appartient à la noblesse française d’ancienne extraction. Parmi ses membres notables, quatre d’entre-eux ont vécu à Incarville :
→ Pierre II de Maurey y est mort en 1808. Il est notamment connu pour avoir participé à la Guerre de Vendée en qualité de capitaine-major de l’Armée catholique et royale de Vendée. Cette dernière s’est battue contre les partisans de la République de 1793 à 1800.
→ Georges de Maurey s’y est installé en 1790 comme curé. Prêtre jureur de la Révolution, il est notamment chargé, avec François Gondard (nouveau dirigeant d’Incarville dès 1790), de mettre fin à la direction des communes par des structures religieuses au profit de structures communales. Outre son rôle de religieux, Georges de Maurey est également nommé, en 1792, « Officier public » par la jeune Première République. Il lui est donc confié, en accord avec le décret du 20/09/1792, la charge du nouvel état-civil laïcisé. Il meurt à Incarville en 1846.
→ Jean de Maurey, père de Georges de Maurey et Jacques-Antoine de Maurey, arrive à Incarville en 1791. Ses deux fils lui demandent d’occuper la fonction d’instituteur pour la toute première école communale.
→ Jacques-Antoine de Maurey est domicilié à Incarville à partir de l’an 1817. Or, son impact dans la commune est antérieur à son installation.
Profès au monastère de Saint-Denis en 1780 puis religieux bénédictin au sein de l’abbaye de la Trinité de Fécamp, Jacques de Maurey renonce à ses vœux en 1790 en pleine Révolution française. Il est également reçu à l’Académie des sciences, des belles lettres et des arts de Rouen. Toutefois, ce sont ses inventions qui le font connaître et qui permettent aux Incarvillais d’entrer dans une nouvelle ère professionnelle. C’est à lui que l’on doit la création des premières machines pour filer le lin, le coton et le chanvre aux dépens du métier à tisser. Cette invention, en plus d’autres, lui permettent d’obtenir de nombreuses récompenses dont un brevet d’invention obtenu en 1814 faisant suite à la confection d’une machine à peigner la laine, le lin et les déchets de soie. La création de ces machines pousse Jacques de Maurey à implanter un atelier de filature dans la rue portant actuellement son nom. C’est également à lui que l’on doit la création de la confrérie Saint-Roch (patron des tisserands incarvillais). Si Jacques de Maurey meurt à Incarville en 1829, son action tente d’être poursuivie par des personnes comme Toussaint Désormeaux. Afin d’endiguer le départ des artisans incarvillais vers les industries de Louviers, il crée, en 1865, la cité ouvrière située, aujourd’hui, rue Abbé Delamare.
Incarville de nos jours
La commune d’Incarville que nous connaissons aujourd’hui a, dans un passé récent, connu diverses transformations liées à des décisions qu’elles aient été prises à l’échelon locale, départementale, régionale voire nationale.
Nombre de ces mutations ont eu lieu sous le mandat de René MARC (1956 – 1987). C’est sous sa mandature que naît, dans les années 1970, la ville nouvelle du Val-de-Reuil. L’apparition de cette nouvelle commune contraint Incarville à céder, à cette première, 200 hectares de terrain situés dans la Zone Industrielle d’Incarville. Cela a pour conséquence de morceler le territoire incarvillais. A titre de compensation, il est décidé que la municipalité d’Incarville recevra 25% des revenus fiscaux versés, au Val-de-Reuil, par les entreprises implantées sur la première tranche de ladite Zone Industrielle d’Incarville. Une nouvelle cession de territoire (49 hectares de terrain) a lieu au profit de la société Paris-Normandie lors de l’extension de l’autoroute A13.
En parallèle, Incarville se dote de nouveaux équipements que ce soit sous la direction de René MARC ou de ses successeurs. Ainsi, une salle des fêtes est aménagée en 1961 (puis restaurée en 2019) sur le parvis de la mairie dans un ancien hangar offert par Monsieur HARMANT. Une salle polyvalente, située à proximité de la source d’eau chaude, est édifiée en 1986. Un ensemble sportif est aussi acquis. Ces bâtiments ont pu être construits sur des terrains appartenant aux héritiers de Georges DE BOISGELIN (conseiller général du canton de Beaumont-le-Roger). En outre, un groupe scolaire a été inauguré en 1991 par Nicole CORMIER. Enfin, de nombreuses constructions résidentielles ont vu le jours au cours de ces 50 dernières années (cité Aldébaran destinée aux salariés de l’Institut Pasteur, cité du Prieuré, rue du Saut du Loup, impasse des Écureuils, impasse des Bleuets, impasse Escalières, clos d’Epreville) entraînant, de facto, un sursaut démographique.
Les maires d’Incarville (d’hier à aujourd’hui)
Patrimoine
Eglise Saint-Pierre
L’Eglise Saint-Pierre d’Incarville est un édifice religieux dont les premières évocations remontent au XIème siècle. En 1023, Richard II, duc de Normandie, concède aux chanoines de l’abbaye de la Trinité de Fécamp ledit lieu de culte. Une nouvelle mention de l’Eglise Saint-Pierre a lieu en 1206. Cette dernière a, à de nombreuses reprises, été reconstruite au cours des XVI-XVIIèmes siècles ce qui laisse supposer qu’elle a été victime de destructions et/ou dégradations. L’ancien clocher, situé à l’extrémité Est de la nef, a été remplacé par un clocher-porche construit entre 1868 et 1875. D’autres travaux (contreforts, baies, couvrements) ont eu lieu à la même époque sous le patronage de l’abbaye de la Trinité de Fécamp.
La réputation de l’Eglise Saint-Pierre d’Incarville est due à l’un de ses anciens curés : l’abbé René Delamare. Radiesthésiste, guérisseur mais aussi membre correspondant de l’Académie des sciences, belles lettres et arts de Rouen, l’abbé Delamare a également été le curé d’Incarville de 1919 jusqu’à sa mort en 1948. Très attaché à la commune, la légende veut que son esprit visiterait encore l’édifice au sein duquel il a exercé. Il se dit même que l’on peut entendre son souffle lorsque l’on traverse les allées de l’église, notamment en pleine soirée. Ce qui est certain, c’est que l’abbé René Delamare repose au sein-même du chœur de l’Eglise Saint-Pierre d’Incarville.
Les vitraux et leurs représentations
Le Presbytère
Le 9 juillet 1824, un terrible orage de grêle s’abat sur la commune d’Incarville. Les toitures en tuiles ou d’ardoises de nombreuses habitations ont été détruites.
Le presbytère n’échappa pas à ce désastre. Pendant de longues années, l’abbé Georges de Maurey demanda la rénovation de son presbytère. Il fallut attendre l’année 1836 pour qu’un nouveau bâtiment soit édifié à la place de l’ancien. Ce presbytère fut occupé jusqu’en 1983, année de départ de Jean-François Berjonneau, dernier curé résidant à Incarville.
Aujourd’hui, ce presbytère est un lieu d’habitation se situant dans l’actuelle rue Abbé Delamare.
Le Grange Dîmière
Le 9 juillet 1824, un terrible orage de grêle s’abat sur la commune d’Incarville. Les toitures en tuiles ou d’ardoises de nombreuses habitations ont été détruites.
Une grange dîmière est un bâtiment construit selon un plan rectangulaire et disposant d’une surface importante. Construit principalement entre le XIIème et le XVIIIème siècle, la grange dîmière est connue pour être un lieu dans lequel était entreposé le résultat de la collecte d’un impôt typique de l’Ancien Régime : la dîme. Correspondant à un dixième de la récolte d’un paysan, la dîme était versée, jusqu’à son abolition en 1789, à l’Eglise catholique. Cet impôt en nature était stocké dans d’importantes granges dites « dîmières ». Dès réception de la dîme, celle-ci servait, entre-autre, à l’entretien des prêtres et des lieux de culte, à aider les pauvres…
Dans le cas d’Incarville, la dîme était entreposée dans une grange. Elle était destinée à l’Eglise Saint-Pierre et à l’abbaye de la Trinité de Fécamp. Cette grange, qui se situe aujourd’hui au 63 rue des Prés, a été restaurée il y a de cela quelques années. Cet espace sert dorénavant de salle de réunion, ou encore de lieu d’exposition.
La Croix du Vœu et la Stèle commémorative :
deux symboles de la période 1940 - 1944
De juin 1940 à juin 1944, la Normandie est occupée par l’armée allemande lors de la Seconde Guerre mondiale. De nombreux Incarvillais ont fui vers le Sud de la France dès l’arrivée des troupes nazies. Seulement une poignée d’habitants restèrent à Incarville lors de cette période difficile. L’abbé René Delamare fut également présent. C’est ce dernier qui demanda une intervention divine pour protéger la population restée sur place, préserver l’Eglise Saint-Pierre, éviter le pillage des maisons délaissées, et veiller sur les Incarvillais engagés au sein de la résistance intérieure (cas de Henri Harmant au sein du groupe Turma-Vengeance). La prière de l’abbé Delamare prit une forme plus concrète : la « Croix du Vœu ».
La « Croix du Vœu » a été édifiée sur une colline dépourvue, à l’époque et aujourd’hui, d’axe routier. Ce monument a été sculpté dans un bloc de pierre provenant des carrières de Vernon. Sa réalisation est l’œuvre d’Incarvillais restés sur place. D’une grande blancheur qui lui permet de se distinguer au milieu des pins et genévriers, la « Croix du Vœu » resplendit au soleil en pleine journée. Lorsque la nuit est pure, elle prend une teinte légèrement bleutée. Depuis cette époque, la « Croix du Vœu » est là pour veiller éternellement sur le destin d’Incarville.
Un autre monument est là pour rappeler aux Incarvillais que la commune a connu la Seconde Guerre mondiale : la stèle commémorative.
De confection récente, elle remplace l’ancien calvaire érigé en 1881 au croisement des rues des Prés, de Saint-Cyr et d’Epreville. Ce calvaire est l’une des victimes du débarquement des forces alliées en Normandie du 6 juin 1944. En effet, le 13 août 1944, un bombardier américain de type B.17 fut abattu par la DCA allemande lors d’une mission visant à poursuivre la libération de la Normandie. Si la majorité de l’équipage américain a pu sauter en parachute, le pilote Thomas P. Smith décèdera lors de la riposte nazie. Le B.17 s’écrasa sur le calvaire qui fut complètement détruit. C’est en hommage au pilote Thomas P. Smith et en souvenir de cet épisode qu’une stèle commémorative a été érigée il y a de cela quelques années à l’endroit exact où se trouvait l’ancien calvaire.
La source d'eau chaude
La découverte de la source d’eau chaude d’Incarville est initiée par l’abbé René Delamare. Persuadé que du pétrole se trouve à Incarville, le curé demande, en 1930, confirmation auprès de l’abbé Alexis-Timothée Bouly. Connu pour être l’inventeur de la radiesthésie, l’abbé Bouly valide l’hypothèse émise par l’abbé Delamare. Cette information arrive jusqu’à Georges de Boisgelin, conseiller général du canton de Beaumont-le-Roger, qui achète le terrain en question, en plus de financer l’opération de forage.
Le 10 mars 1931, les travaux de forage débutent. Les bovins du pré sont remplacés par un derrick en bois d’une hauteur de 20 mètres. Des trépans alimentés par une machine à vapeur sont également assemblés. Enfin, des Alsaciens arrivent à Incarville pour trouver ce fameux « or noir ». Après 300 mètres de forage, un puissant geyser d’eau jaillit. Cette découverte n’affecte pas ni l’abbé Delamare ni Georges de Boisgelin qui demandent la poursuite des opérations. De grosses couronnes prennent la place des trépans afin de forer plus profondément. Au bout de 904 mètres de forage, un énorme geyser d’eau chaude à 28°C est découvert. Au lieu d’un puit de pétrole, l’abbé Delamare et Georges de Boisgelin ont découvert un puits artésien. Cette eau, qui provient des zones limites du bassin parisien, a été libérée d’une nappe phréatique emprisonnée entre deux couches imperméables. Sa température résulte d’un réchauffement par contact géothermique.
Echaudé par cette découverte, Georges de Boisgelin décide de stopper l’opération devenue trop onéreuse (la rumeur voudrait qu’une société pétrolière ait indemnisé Monsieur de Boisgelin pour qu’il interrompe son forage qui aurait été sur le point d’aboutir). Toutefois, la source d’eau chaude d’Incarville trouve rapidement sa place dans la commune. Chargée en ammoniaque, en souffre et en gaz carbonique, on lui reconnait des vertus curatives que ce soit pour soigner les maladies de peau ou les rhumatismes. Si plusieurs idées ont été émises quant à une meilleure utilisation de cette source (chauffage de la salle municipale, implantation d’une station thermale), celles-ci ont été abandonnées pour des questions pratiques et budgétaires. Seule une entreprise d’élevage de poissons exotiques s’y est implantée en 1995 mais l’affaire a vite été arrêtée. Cette source a surtout été utilisée par les Incarvillais pour laver le linge, se soigner, apprendre à nager…
La source d’eau chaude d’Incarville est propriété de la commune depuis 1978. Depuis quelques années, la source a été condamnée pour des raisons de sécurité. Un canal d’écoulement a été construit pour permettre à l’eau chaude, dont le débit est de 60-80m3 à l’heure, de s’écouler vers l’Eure.
Le patrimoine incarvillais à travers un homme :
le comte Clément de la Roncière
Le général François-Marie comte Clément de la Roncière a eu un impact important sur le patrimoine incarvillais.
Né le 2 février 1773 à Amiens, François-Marie comte Clément de la Roncière est un fidèle de Napoléon.
Héros de la Bataille de Montenotte (12 avril 1796) et de la campagne d’Italie, son nom est notamment inscrit sur l’Arc de Triomphe. Promu général en 1799, il devient Baron d’Empire en 1808. Gravement blessé en 1809 puis mis à la retraite, il arrive à Incarville en 1837. Son installation se fait au château d’Incarville (celui que nous connaissons encore aujourd’hui) en 1839. Il y resta jusqu’en 1842, année au cours de laquelle il vend le château à son épouse. Il s’installe, dès lors, dans un autre château qui se trouvait à l’emplacement de l’actuelle Mairie.
Maire d’Incarville de 1846 à 1854, c’est au général François-Marie comte Clément de la Roncière que l’on doit les débuts de l’Incarville contemporain. Il est notamment à l’origine de dons fonciers permettant l’agrandissement du cimetière ou encore, la construction d’une école-mairie (1849-1850). Cette école, dont les coûts de fonctionnement et le salaire de l’institutrice sont à la charge du Général, permet aux jeunes de la commune d’être scolarisé.
Malgré la mort du comte Clément de la Roncière le 28 juillet 1854, l’école d’Incarville continue à fonctionner tant bien que mal. Il est notamment demandé une participation financière aux parents qui le pouvaient. En revanche, les plus pauvres sont scolarisés gratuitement. Or, cela ne suffit pas et, en 1862, l’école doit fermer. Il faut attendre les lois de 1888 instaurant la gratuité de l’enseignement pour que s’implante une école communale à Incarville. Pour ce qui est de l’école-mairie du Général de la Roncière, celle-ci a été détruite en 1956 lors de l’élargissement de la rue de la Forêt. Une nouvelle mairie a été construite dans les années 1950 sur un terrain cédé par Louis Alibert, tandis que l’école que l’on connait actuellement est apparue en 1991 sous la mandature de Nicole Cornier.
Le manoir d’Epreville
Le manoir d’Epreville serait le dernier témoignage d’un fief féodal dont l’origine remonterait au XVème siècle. Ce fief, qui était la propriété de Guillaume de Jeucourt, permettait à son titulaire d’y avoir un droit de haute / basse justice, en plus de pouvoir lever des hommes d’armes à la demande du roi de France.
L’actuel manoir d’Epreville a été construit au milieu du XVIIème siècle par la famille Labbe. Cette dernière est connue pour posséder, à cette époque, d’autres domaines que ce soit à Pinterville ou à la ferme des Cailloux à Saint-Hildevert.
Au XVIIIème siècle, cette propriété devient celle de la famille Le Chéron dont le plus illustre membre n’est autre que Pierre-Nicolas Le Chéron d’Incarville (ou Père d’Incarville). A partir de la Révolution française, nous perdons la trace des propriétaires successifs. Toutefois, l’indication d’Epreville perdure malgré la naissance de la commune d’Incarville sur les plans cadastraux.
Le bâtiment principal du manoir d’Epreville est tout en colombages sur sous-bassement en pierres de taille. Il est recouvert de tuiles plates. La partie centrale est d’origine. Elle dispose d’un escalier à balustres de type Louis XIII qui monte jusqu’aux combles. Dans cette partie centrale, on y trouve aussi des boiseries « régence », ainsi qu’une cheminée monumentale faite en tuileaux (y compris les « piédroits »). Le comble compte deux chambres mansardées avec un plafond en forme de voûte. Les ailes Nord et du Sud du manoir d’Epreville ont été reconstruites. Le portail d’entrée est recouvert d’un toit pour protéger les vantaux (usage répandu en Normandie). Enfin, l’ensemble foncier intra-muros de 3000 m2 est délimité par un mur en bauge sur sous-bassement de calcaire à silex.
Plan de la Ville
Le plan ci-joint est la propriété de la Mairie d’Incarville.
Il est mis à disposition des habitants de la commune. L’usage de ce plan pour des raisons professionnels est interdit. Sa déclinaison l’est également.
Veuillez vous rapprocher de la Mairie en cas de besoin de la source.